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Pourquoi les relations presse peuvent réinventer le récit du maritime français et recréer un imaginaire collectif

  • amonniermihi
  • il y a 2 jours
  • 3 min de lecture
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Dans une région où la mer est partout mais rarement racontée, les relations presse peuvent transformer la visibilité en fierté collective.

Originaire des Alpes-Maritimes, j’ai grandi face à la mer sans vraiment la voir. Dans le Sud, on vit au bord de l’eau, rarement avec elle.On en profite pour son climat, pour s’y baigner l’été… mais rares sont ceux qui naviguent sur elle, qui travaillent avec elle, qui la font vivre. Longtemps, j’ai pensé que l’économie maritime méditerranéenne – incarnée par Marseille et Toulon – pesait moins lourd que celle de l’Atlantique.



La première région maritime de France… mais encore méconnue

Pourtant, les chiffres sont clairs. Depuis 2016, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est officiellement la première région maritime française, avec plus de 120 000 emplois directement liés à la mer.La zone Marseille–Aubagne concentre à elle seule près de la moitié de ces emplois, portée par le Grand Port Maritime et les armateurs comme CMA CGM.

Et malgré tout, le grand public ignore encore l’ampleur de cette économie bleue.C’est là, selon moi, l’un des grands paradoxes français : nous avons la deuxième zone maritime mondiale, un potentiel immense, mais un récit collectif presque absent.

En 2025, seuls 3 % des jeunes Français déclarent vouloir s’orienter vers une carrière maritime, selon le Ministère de l’Écologie. Un chiffre qui illustre la faible attractivité du secteur auprès des nouvelles générations.

Un comble, quand on sait que l’un des mangas les plus aimés des Français, One Piece, célèbre justement la liberté des mers, l’esprit d’équipage et l’aventure maritime. L’imaginaire marin fascine… mais il ne s’incarne plus dans le réel.



Quand l’innovation maritime se raconte

Le Pôle Mer Méditerranée joue un rôle central dans la structuration de l’économie maritime en région PACA — comme d’autres acteurs dans d’autres territoires français — et dans le développement de cet imaginaire. Il accompagne les entreprises dans la mutation des compétences, la cartographie des métiers et la valorisation des formations.

Mais au-delà des infrastructures et des filières, c’est dans la capacité à raconter l’innovation que se joue une grande partie de la transformation maritime. Certains projets l’ont compris : Energy Observer, navire autonome à hydrogène et énergies renouvelables, en est l’exemple emblématique. Véritable laboratoire médiatique flottant, il a parcouru plus de 100 escales en sept ans, devenant une icône mondiale de la transition énergétique. Chaque escale, chaque reportage, renforce l’idée qu’un projet maritime n’est pas seulement une prouesse technique : c’est aussi un récit collectif en mouvement.



Neoline, ou une fierté retrouvée

D’autres projets montrent que le pouvoir médiatique du maritime peut aussi raviver la fierté nationale.

Le cargo à voiles Neoline l’a prouvé : son lancement a inondé les médias, suscitant un rare sentiment d’enthousiasme partagé. Soudain, la France redécouvrait un maritime innovant, durable et audacieux — une fierté presque “solarpunk avant l’heure”, où écologie, performance et beauté du geste se rejoignent.

Quand la presse s’empare d’une histoire inspirante, elle ne se contente pas d’informer : elle rallume la flamme.


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Les RP comme levier de fierté et de croissance

Les relations presse pour le secteur maritime français sont bien plus qu’un outil de visibilité. Elles donnent du sens, de la cohérence et de la voix à tout un écosystème. Elles traduisent la complexité technique en récits accessibles, transforment les innovations en symboles et les projets en sources de fierté collective.

Car chaque retombée médiatique ne crée pas seulement de la notoriété : elle accélère la confiance des investisseurs, attire les talents et crédibilise les initiatives. Elles bâtissent, au fil des histoires, une identité commune à un secteur encore trop dispersé.

C’est là que les RP deviennent plus qu’un simple outil : un moteur de reconnaissance et d’attractivité durable pour l’économie bleue française.



En guise de cap…

Aujourd’hui, les relations presse du maritime s’adressent surtout aux décideurs, rarement au grand public.Elles valorisent les innovations, les infrastructures, les investissements… mais trop rarement les histoires humaines, les symboles, les émotions. Pourtant, sans imaginaire collectif construit au fil des projets et des discours mobilisateurs, il reste difficile de recruter, d’innover ou d’attirer des talents.

Le défi n’est donc pas seulement de communiquer, mais de raconter autrement : donner à voir la mer comme un espace d’avenir, de fierté et de sens partagé.C’est à cette condition que le maritime redeviendra un moteur culturel et économique à part entière.

La vraie question est peut-être là : le secteur maritime est-il prêt à faire de cet imaginaire un véritable levier de développement durable ?


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